L'urbanisation de masse est l'un des défis du 21ème siècle, 82% de la population de l’Union Européenne vivra en zone urbaine d’ici 2030. Les pics de pollution d’air et vagues de chaleur de l'été 2019 en Europe, ainsi que la pandémie COVID-19, ont permis une grande sensibilisation des pouvoirs publics à l’importance des zones boisées en ville pour atténuer les effets de la pollution de l’air et du changement climatique, ainsi que pour le bien-être des citoyens. Cette prise de conscience a initié des stratégies de plantation massive comme à Milan avec un objectif de 3 millions d'arbres plantés d'ici 2030, ou en région Sud : objectif plantation de 1 million d'arbres d'ici 2022. Cependant la plantation d’arbres en ville doit faire l’objet d’une expertise préalable pour que celle-ci ne soit pas contreproductive, notamment en matière de qualité de l’air.
Le projet AIRFRESH (2020-2025) est porté par le groupement franco-italien composé de la société ARGANS, spécialisée sur l’observation de la Terre, et de Air Climat qui porte le GREC SUD en France, et de deux établissements publics de recherche italiens, ENEA (Nouvelles Technologies, Energie et Développement Durable) et de l’IRET-CNR (Institut de Recherche sur les Ecosystèmes). Le projet est soutenu par le programme européen LIFE. La ville d’Aix-en-Provence, la métropole Aix-Marseille-Provence et la région SUD, avec l’équipe du projet Nature For City LIFE, sont parties prenantes du projet.
Le reboisement urbain ou périurbain peut aider à améliorer la qualité de l'air et à respecter les normes en matière de qualité de l’air. Pour réduire efficacement les niveaux de polluants atmosphériques en ville, les municipalités et les urbanistes ont besoin d'une évaluation concrète, réaliste et quantifiée du rôle des arbres sur la qualité de l'air et d'une sélection appropriée d'espèces d'arbres. Deux villes pionnières ont été sélectionnées comme laboratoires vivants : Aix-en-Provence (143 000 habitants) et Florence (380 000 habitants) dont les populations sont régulièrement exposées à des niveaux de pollution dépassant les limites de protection fixées par l’Union Européenne et l’Organisation Mondiale de la Santé.
Dans chaque ville, une zone de test sera reboisée (en 2022, équivalent à 1 ha). Des campagnes de mesures des concentrations des polluants atmosphériques et de la température et humidité de l'air seront menées avant et après la plantation des arbres. Le projet AIRFRESH vise à :
- Mesurer et quantifier la capacité des arbres et arbustes urbains à éliminer les polluants atmosphériques.
- Estimer et quantifier les bénéfices en matière d’environnement et de santé publique procurés par la zone reboisée,
- Proposer des recommandations pour les politiques de plantation (ex. nombre et espèces d'arbres appropriées) pour un air plus sain en ville, avec l’élaboration d’un guide pour alimenter les politiques urbaines de planification urbaine durable (Plan Local d’Urbanisme, Schéma Directeur d'Aménagement Urbain) et améliorer le bien-être des citoyens.
Une communication sera mise en place en direction des personnes vulnérables (par ex., personnes âgées, enfants asthmatiques) avec la création d’un tableau des « bonnes pratiques » dans les salles d’attente des médecins pour réduire les effets de la pollution de l’air sur la santé. 100 arbres seront plantés par des citoyens et étudiants. Au final, 1000 arbres seront plantés dans les 2 villes.
Contact : Dr Pierre Sicard, ARGANS, France : psicard@argans.eu
Site internet : www.life-airfresh.eu